Le volume des exportations hors hydrocarbures continue de constituer un véritable casse-tête. Pour l’année en cours, les pouvoirs publics se sont fixé l’objectif d’atteindre les 5 milliards de dollars. Une bataille qu’il est possible de gagner, assure le ministre du Commerce. Moins optimiste, le président de l’Association des exportateurs appelle à passer des discours aux actes. Ils s’exprimaient à l’occasion de la 27e édition du trophée du meilleur exportateur.
Nawal Imès – Alger (Le Soir)- Les exportations hors hydrocarbures sont estimées à 2,6 milliards de dollars en 2020. Un chiffre réalisé sur une période de six mois, puisque pendant presque la moitié de l’année, les opérations d’exportations avaient été freinées pour cause de pandémie.
De quoi rendre optimiste le ministre du Commerce qui table sur un volume de 5 milliards de dollars pour l’année en cours. Kamel Rezig estime l’objectif réaliste, affirmant que le volume de la moitié de l’année de 2020 était supérieur à celui réalisé en 2019.
L’objectif des 5 milliards pour 2021 pourrait même être dépassé, dit-il, affichant un optimisme basé sur les «mesures d’accompagnement concrètes pour les entreprises exportatrices».
Le ministre du Commerce assure en effet que l’exécutif œuvrait à réunir les conditions pour faciliter l’exportation, notamment en levant les obstacles bureaucratiques, en facilitant les procédures, et en écoutant les doléances des exportateurs au niveau de la commission d’écoute installée auprès de son département. Il reconnaît néanmoins que le rapatriement des devises continuait de poser problème, assurant que le ministère des Finances et la Banque d’Algérie travaillaient à trouver une solution.
S’adressant aux exportateurs, Rezig a annoncé l’ouverture prochaine des postes frontaliers de Debdeb dans la wilaya d’Illizi, et celui de Taleb-Larbi dans celle d’El-Oued, pour permettre aux opérateurs économiques d’augmenter leurs chances d’aller vers d’autres marchés.
Des annonces qui ont laissé de glace Ali Bey Naceri, le président de l’Association nationale des exportateurs algériens, pour qui il est temps de passer des discours aux actes. Tous deux s’exprimaient lors de la tenue de la 27e édition du trophée du meilleur exportateur, organisé jeudi, par le World Trade Center Algiers.
A l’occasion, le trophée de la meilleure entreprise algérienne exportatrice hors hydrocarbures pour l’année 2019 a été attribué à la société privée Bomare Company, spécialisée dans l’industrie électronique, qui exporte vers trois pays européens et deux africains. Le trophée de primo-exportateur a été, quant à lui, décerné à Agrana fruits, spécialisée dans la transformation et l’exportation de fruits.
Le prix spécial du jury a été, par ailleurs, attribué à l’entreprise Tayal, spécialisée dans les industries textiles. Trois prix d’encouragement ont également été décernés par le jury : le premier à Biskra Ciment, spécialisée dans la production de ciment, le second à Tosialy Algérie, qui active dans le domaine de la sidérurgie, et un troisième au profit du groupe industriel Sidi Bendehiba, spécialisé dans la fabrication de fils machine. Les organisateurs assurent que les prix sont décernés en fonction de critères «objectifs», à l’instar de la dynamique à l’export et la part dans le chiffre d’affaires réservée à l’export.
L’instauration du trophée du meilleur exportateur vise à dynamiser l’esprit d’initiative à l’export, promouvoir les entreprises engagées dans une véritable démarche réfléchie à l’export et pouvant servir de modèle. Le jury chargé d’évaluer les entreprises est composé de représentants de l’Association nationale des exportateurs algériens, de la Direction générale des douanes, de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie, de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur, et de la Confédération algérienne du patronat citoyen.
N. I.