L’industrie pharmaceutique en Algérie a toujours le vent en poupe. Avec un investissement de plus de 20 millions d’euro, les travaux de construction de la première usine de production de médicaments anticancéreux en Algérie seront enfin lancés avant la fin de 2018, au niveau du pôle industriel de Sidi Abdellah.

Lors d’une conférence de presse organisée, jeudi dernier à Alger, les responsables de ce projet de partenariat algéro-français ont exprimé leur pleine satisfaction quant de passer à cette première étape de réalisation de ce projet, rappelant que le pacte d’actionnariat a été signé le 7 décembre 2017 à Paris, à l’occasion de la réunion du Comité interministériel de haut niveau France-Algérie (CIHN), et ce conformément à la règle 51/49. Intervenant à cette occasion, le PDG de la société Ipsen Pharma-Algérie, Adlane Soudani, a fait savoir que «l’assiette foncière pour la réalisation de cette usine de fabrication de médicaments d’oncologie a été validée par les services compétents, ce qui nous permettra de poser la première pierre avant la fin de l’année», avant d’affirmer : «Cette premier usine en Afrique et la deuxième au monde sera opérationnelle en 2021.» De son côté, le vice-président du département Opération intercontinental santé familiale, Guillaume Freneuil, a estimé que «la réalisation de ce genre de projet durant trois années, c’est le délai classique». À une question à savoir la capacité de production de cette usine, Guillaume Freneuil a indiqué que cette question de production ne constitue pas un élément prioritaire, car, précise-t-il, «notre approche aujourd’hui se focalise en premier lieu sur la mise en fonction de cette usine, et puis vient en deuxième position la question de comment répondre à la demande du marché national», et une fois nous avons atteint cet objectif, a-t-il enchaîné, «nous pourrons par la suite réfléchir à procéder à l’étape de l’exportation». S’agissant de la question de transfert du savoir-faire, le vice- président exécutif du groupe Ipsen, Benoit Hennion, a expliqué que le fait que la future usine qui sera implantée en Algérie, sera la deuxième usine d’Ipsen spécialisée dans la production des anti-cancéreux, après celle de France, constitue un signal fort de notre grande volonté et de notre ferme engagement pour le transfert technologique. «Il y a des compétences hautement qualifiées, des experts qui vont assurer le transfert de technologie en formant des ingénieurs, des pharmaciens, des chimistes et des microbiologistes», a-t-il précisé. Pour sa part, Lyes Boudiaf, président d’ISLY Holding, a insisté sur le transfert de la technologie qui constitue l’élément clé pour le développement de l’économie nationale, indiquant que «le transfert de technologie et l’innovation restaient toujours faibles en Algérie». Dans un document dont une copie nous a été remise, les responsables de ce projet ont souligné que la production de cette usine porte sur la fabrication d’un médicament injectable traitant le cancer, un champ thérapeutique considéré comme un véritable besoin de santé publique et l’une des priorités de l’État algérien en la matière. Il s’agit, dans ce cas plus précisément, du cancer de la prostate, 3e type de cancer qui touche les hommes en Algérie, selon le Plan National Cancer 2015-2019. Le médicament en question, Decapeptyl (triptoreline), est indiqué par ailleurs dans le traitement de plusieurs autres maladies telles que l’endométriose, la puberté précoce, les fibromes utérins ou encore l’infertilité féminine. Il y a lieu de noter que les collaborateurs ont signé à cette occasion le transfert de leurs contrats vers la société mixte Ipsen Pharma Algérie SPA, nouvellement créée. Actuellement, le groupe Ipsen commercialise plus de 20 médicaments dans plus de 115 pays, avec une présence commerciale directe dans plus de 30 pays, selon les responsables de ce groupe pharmaceutique. Ipsen développe et commercialise des médicaments innovants dans trois domaines thérapeutiques ciblés : l’oncologie, les neurosciences et les maladies rares. En 2017, Ipsen a réalisé un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’euros.
Makhlouf Ait Ziane